Les conflits d'usage et les risques accidents se multiplient avec la hausse du trafic des trottinettes, notamment électriques. "Le Progrès" a sollicité la Ville de Lyon, la préfecture du Rhône et la Sécurité routière à Paris pour connaître la réglementation en vigueur. Or la loi ne prévoit, à l'heure qu'il est, rien de spécifique pour ce mode de déplacement d'apparition récente. "Trottinettes mécaniques ou électriques ne sont pas, en l'état, considérées comme des deux-roues", précise-t-on ainsi à la préfecture du Rhône. 

En raison de ce flou juridique, leur usage n'est donc possible -par défaut- que dans les secteurs réservés aux piétons. A Lyon, toutefois, que ce soit pour les mécaniques ou les électriques, "il y a une certaine tolérance sur les voies cyclables", indique-t-on à la Ville. "Elles peuvent aller sur les pistes cyclables à condition, pour les électriques, de ne pas dépasser les 25 km/h" précise-t-on du côté de la Sécurité routière, à Paris. Et sur la chaussée . C'est exclu. Zone interdite ! 

L'utilisation des trottoirs suppose de rester dans les clous s'agissant de la vitesse. Pas  plus de 6 km/h, soit l'allure d'une personne en marche. De même faut-il respecter les feux tricolores, les feux piétons et traverser sur les passages zébrés. "Il est impératif d'adapter sa vitesse dans un souci de protection des plus faibles. La priorité est donnée aux personnes à pied", ajoute-t-on de source préfectorale. 

Pour l'instant, la police nationale ne verbalise pas les contrevenants. Il n'est pas dit que cela dure, surtout si les accidents venaient à se multiplier. Combien de frousses énormes chez des personnes sortant de leur immeuble ou de commerces, et évitant in extremis le choc frontal avec une trottinette lancée à fond les ballons sur le trottoir ? Le même raisonnement s'applique à des cyclistes, ou à des utilisateurs de rollers, de skates ou de mono-roues, imprudents. "En général, sur les modes doux, les agents de la police municipale font surtout des rappels à l'ordre et de la pédagogie, en fonction des situations auxquelles ils sont confrontés", précise la Ville de Lyon. 

L'usager d'une trottinette pris en train de rouler trop vite ou au mauvais endroit s'expose à une contravention de première classe. La préfecture évoque un montant compris, selon le cas, entre 4 et 7 euros. La Ville de Lyon peut aller jusqu'à 11 euros pour une trottinette électrique. En cas de mise en danger de la vie d'autrui, l'Etat rappelle que des poursuites sont possibles. Un procès devant le tribunal correctionnel pourrait se solder, à l'extrême, par des peines de plusieurs mois de prison et 15 000 euros d'amende. 

Soyez vigilants ! 

A très bientôt, 

Votre agence Guy Hoquet Lyon 2 / Lyon 1