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Accalmie de l'immobilier : la hausse des prix se poursuit, mais des incertitudes se profilent

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Accalmie de l'immobilier : la hausse des prix se poursuit, mais des incertitudes se profilent

Actualité locale
Publié le 11/03/2020 - Mis à jour le 11/03/2020

Accalmie de l'immobilier : la hausse des prix se poursuit, mais des incertitudes se profilent

Les taux de crédit immobilier bas maintiennent la forme du marché dans toute la France. Ainsi, d'après les experts, aucun changement de cap n'est à craindre avant l'été.

Après des années de hausse ininterrompue, le marché de la pierre est-il sur le point de basculer ? Depuis cet été, les acteurs du secteur s'écharpent à coups de statistiques quant aux perspectives ; le mot "krach" n'est désormais plus tabou. Tous sont néanmoins d'accord sur un point : le temps des bonds annuels à deux chiffres est révolu.

Pour preuve, le nombre de transaction semble avoir atteint un plafond. Selon l'INSEE et les notaires de France, il avait culminé l'an dernier à près d'un million, sit un niveau record. Il s'élevait fin juin à 953 000 sur l'année écoulée. Partout en France, les agences notent cette perte de vigueur. Dans son dernier baromètre, un site réputé analysant le marché immobilier relève une chute de 16.5% des transactions en juillet sur les trois derniers mois.

Côté prix, en revanche, aucun retournement n'est relevé depuis le début de l'année. Le dynamisme est toutefois plus timoré. Les notaires estiment qu'au deuxième trimestre, les prix immobiliers ont augmenté de 2.8% sur un an contre 2.9% au trimestre précédent. Par catégories de logements, les chiffres de l'Insee et des notaires font ressortir un rééquilibrage entre les appartements et les maisons. L'écart s'est effectivement resserré à respectivement +3.3% et +2.5% sur un an. En revanche, mais sans surprise, de grands écarts sont observés entre la ville et la campagne. Sur les huit premiers mois de l'année, la pierre a pris 4.6% à Paris, mais seulement 0.8% dans les zones rurales. L'indice qui rassemble les cinquantes plus grandes villes de France grimpe quant à lui de 1.5% sur la même période. Mais celui qui concentre les dix plus dynamiques prend quasiment le double : 2.7%. 

La métropolisation s'accroît

Certaines villes arborent une santé de fer depuis des années comme Rennes, Lille ou Lyon. Et ce n'est pas près de s'arrêter, selon les experts. "Ce fossé qui se creuse depuis des années entre les grandes agglomérations et les communes rurales ne risque pas de se résorber avec la métropolisation du territoire. Ce sont dans ces zones que les taux de chômage sont les plus bas", selon Pierre Vidal, économiste de Meilleursagents.com. Jusqu'ici, la relative bonne santé de l'économie française associée à des taux de crédit qui restent historiquement bas assurait cette hausse ininterrompue. Selon les dernières prévisions, les banques ne devraient pas changer de politique d'ici à l'an prochain. Le marché ne devrait pas être affecté d'ici à la fin de l'année et au début de 2019. Mais ensuite, la donne se complique. Poussée par le retour de l'inflation, la BCE va relever les taux à l'été 2019. Les acquéreurs verront ainsi leur pouvoir d'achat amputé. Les banques risquent aussi de durcir leurs critères. La demande s'en verra donc affectée et en conséquence les prix devraient amorcer une baisse. Si on ajoute des événements noirs pour l'économie pour un plongeon de l'Italie, ce mouvement pourrait être précipité. "On peut aussi parier sur un scénario inverse : une reprise économique forte qui viendrait contrebalancer la hausse des taux", nuance l'économiste.